đ 2022-10-28 16:00:03 â Paris/France.
Eddie Redmayne dans le rĂŽle de Charlie Cullen et Jessica Chastain dans le rĂŽle dâAmy Loughren dans « Lâange de la mort ». Cr JoJo Whilden/Netflix
Les histoires de tueurs en sĂ©rie ont la capacitĂ© de nous glacer le sang mais aussi dâĂ©veiller notre curiositĂ© la plus primitive en voulant comprendre, ou savoir, ce qui les motive. DâoĂč des sĂ©ries comme chasseur dâesprit nous captivera tellement et que la chronique noire connaĂźt son apogĂ©e grĂące Ă lâaccĂšs mondial offert par les plateformes de Streaming. Maintenant, aprĂšs le succĂšs de Dahmer, Vigilant et le grand succĂšs quâa Ă©tĂ© un film comme LâĂ©tranger, Netflix continue son leadership en tant que vĂ©ritable serveur du crime en ajoutant une autre histoire effrayante Ă son catalogue via Lâange de la mort.
Cependant, le film mettant en vedette Jessica Chastain Oui Eddie Redmayne sur une infirmiĂšre du New Jersey qui aurait assassinĂ© prĂšs de 400 patients entre 1988 et 2003, omet lâun des dĂ©tails essentiels du genre. Et câest quâĂ la fin de lâhistoire il est inĂ©vitable de ne pas ressentir une certaine dĂ©ception quand on se retrouve avec le doute Ă la grande question : pourquoi a-t-il fait ça ? Cependant, il y a des dĂ©tails de lâaffaire que le film nâinclut pas et qui Ă©clairent la psychĂ© de ce meurtrier.
Mais revenons au dĂ©but. Charlie Cullen Il a travaillĂ© comme infirmier pendant 16 ans mais purge actuellement 18 condamnations Ă perpĂ©tuitĂ© consĂ©cutives aprĂšs avoir assassinĂ© 29 patients confirmĂ©s, bien que les experts estiment que le chiffre passerait Ă 400. Son cas est choquant car il sâagit dâun agent des services de santĂ©, une figure essentielle au temps dâavoir besoin dâaide ou de sauver nos vies, qui ont profitĂ© de la libertĂ© de la bureaucratie hospitaliĂšre pour injecter de lâinsuline et des mĂ©dicaments comme la digoxine dans des poches intraveineuses, provoquant des surdoses chez les patients.
Cependant, Lâange de la mort jette son dĂ©volu sur lâenquĂȘte policiĂšre, lance une critique directe au coeur de la bureaucratie hospitaliĂšre et de la relation que Cullen noue avec une autre infirmiĂšre (Jessica Chastain), qui assiste les enquĂȘteurs aprĂšs avoir dĂ©couvert les actes macabres de son amie et compagne. Ainsi, le film aborde lâaffaire sous lâangle dâAmy, mettant en avant cette mĂšre cĂ©libataire, surmenĂ©e et malade du cĆur, ainsi que lâhĂ©roĂŻsme dâune personne de la rue qui a risquĂ© sa santĂ© et son emploi pour dĂ©masquer le meurtrier. Jessica Chastain fait un travail exquis en nous infectant de sa fatigue, sans dramatiser la bravoure de son personnage mais plutĂŽt en lui donnant un naturel qui fait dâelle le cĆur de lâhistoire. Alors que Eddie Redmayne il entre pleinement dans la peau de Cullen en maintenant un halo de mystĂšre et soupçonne quâils font de lui une silhouette grise depuis le dĂ©but. De sa façon de marcher, de se vanter de ses problĂšmes et mĂȘme de sa gentillesse semait le doute, faisant lâexposition de ses crimes Ă la police explose dans lâune des sĂ©quences les plus viscĂ©rales du genre rĂ©cent.
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Eddie Redmayne dans le rĂŽle de Charlie Cullen dans « Lâange de la mort ». Cr JoJo Whilden/Netflix
Avec cette stratĂ©gie narrative, le film Ă©vite dâexprimer la souffrance des victimes (aucun des dĂ©cĂšs qui apparaissent dans le film nâest basĂ© sur une victime spĂ©cifique), de leurs proches ou de tomber dans le gouffre dangereux dâĂ©lever les crimes Ă un terrain avantageux. Au contraire, il en propose une version critique et analytique qui sert plus de flĂ©chette contre le systĂšme juridique amĂ©ricain de la santĂ© pour avoir laissĂ© libre cours Ă Cullen pendant des annĂ©es, que de lâhistoire dâun tueur en sĂ©rie.. TrĂšs similaire Ă ce que tu as fait Dr Mort, la sĂ©rie StarzPlay (trĂšs intĂ©ressante) sur le chirurgien Christopher Duntsch (jouĂ© par Joshua Jackson) qui a commis de vĂ©ritables atrocitĂ©s sur ses patients en sautant dâhĂŽpital en hĂŽpital (comme lâa fait Charles Cullen), grĂące au fait que les centres se seraient dĂ©barrassĂ©s de lui sans lui faire payer de consĂ©quences et ainsi, des problĂšmes juridiques internes ont Ă©tĂ© Ă©vitĂ©s.
Ainsi, en dĂ©tournant le rĂ©cit de la recherche dâexplications, le film diffuse le sentiment dâĂȘtre devant une histoire inachevĂ©e. Encore plus quand lâune des derniĂšres Ă©tiquettes assure que lâinfirmiĂšre « Il nâa jamais expliquĂ© pourquoi il avait fait ça. » rendant inĂ©vitable le besoin de sortir Ă la recherche de plus dâinformations. Et câest comme ça, en cherchant, que jâai trouvĂ© que Charles Cullen donnait des explications.
Le film est basĂ© sur un livre du mĂȘme nom Ă©crit par Charles Graeber et publiĂ© en 2013 oĂč lâauteur explique quâil a donnĂ© quelques raisons derriĂšre ses actions. Par exemple, selon le rĂ©sumĂ© dĂ©taillĂ© de WikipĂ©dia, a dĂ©clarĂ© quâil avait surdosĂ© des patients pour les empĂȘcher de faire un arrĂȘt cardiaque ou respiratoire et les avait inclus dans une urgence Code Blue. Essentiellement parce quâil a dit aux dĂ©tectives que il ne supportait pas dâĂȘtre tĂ©moin ou dâĂ©couter des tentatives de rĂ©animation pour sauver une vie.
Ces dĂ©tails apparaissent dans le film Ă travers certaines sĂ©quences. Plus prĂ©cisĂ©ment, des scĂšnes qui le voient regarder ses crimes Ă distance ou au dĂ©but, lorsque la bande commence Ă montrer un jeune Cullen Ă©cartĂ© par une Ă©quipe mĂ©dicale lors dâune situation dâurgence impliquant un patient. Plus tard, on retrouve le lien quand elle dit Ă Amy que sa mĂšre est morte dans un hĂŽpital, oĂč ils ont perdu son corps et lâont laissĂ©e nue et oubliĂ©e. Comme si cela sous-entendait que, peut-ĂȘtre, il y a une certaine soif de vengeance contre les hĂŽpitaux qui est liĂ©e Ă leurs meurtres. Cependant, en rĂ©alitĂ©, la mĂšre de Cullen est dĂ©cĂ©dĂ©e dans un accident de voiture alors quâil avait 17 ans. Une situation dâautant plus dĂ©vastatrice que lâhĂŽpital a tardĂ© Ă le prĂ©venir et a incinĂ©rĂ© son corps sans le lui demander (ardoise).
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Mais ce nâest pas tout, dans le livre il est Ă©galement expliquĂ© que Cullen aurait dĂ©clarĂ© avoir surdosĂ© des patients afin de mettre fin Ă leurs souffrances et empĂȘcher le personnel hospitalier de les dĂ©shumaniser. Cela a Ă©tĂ© rĂ©pĂ©tĂ© dans une interview avec 60 minutess (via News.com.au). « Je pensais que les gens ne souffraient plus. Donc, dans un sens, je pensais que je les aidais« . »Il nây a aucune justification Ă ce que jâai fait. Je pense juste que la seule chose que je peux dire, câest que je me suis senti dĂ©passĂ© Ă lâĂ©poqueâ. Et alors quâil exprimait des remords pour ses crimes, il ajouta plus tard : « Je ne sais pas si jâaurais arrĂȘté« .
En tout cas, il est probable que le film ait choisi de ne pas inclure tous ces dĂ©tails pour maintenir son intention narrative et, accessoirement, Ă©viter de donner plus dâexplications. AprĂšs tout, les raisons que le meurtrier aurait donnĂ©es ne tiennent pas, puisque tous les patients assassinĂ©s nâĂ©taient pas en phase terminale, et on ne sait pas non plus sâil les a sĂ©lectionnĂ©s ou si les victimes Ă©taient alĂ©atoires.
Cependant, connaĂźtre ces dĂ©tails nous permet dâavoir une vision plus large dâun meurtrier qui ne sâest pas contentĂ© de crier Ă la police quâil « ne pouvait pas » expliquer ce quâil avait fait, ni de se taire en acceptant sa peine. Mais nous avons affaire Ă un meurtrier qui a essayĂ© de donner des explications sans tĂȘte ni queue, peut-ĂȘtre avec lâintention de parvenir Ă une sorte de comprĂ©hension ou de crĂ©er une excuse pour cacher ses crimes.
De plus, il y a un dĂ©tail que le film nâexplique pas et câest que lors de deux des procĂšs (en 2004 et 2006) il a interpellĂ© les juges en rĂ©pĂ©tant et en criant âVotre honneur, vous devez dĂ©missionnerâ. Dans le second, il a dit quâil Ă©tait bouleversĂ© par un commentaire que le juge avait fait Ă un journal disant quâil penchait pour forcer Cullen Ă se prĂ©senter le jour de la condamnation. Le meurtrier a passĂ© une demi-heure Ă crier et Ă rĂ©pĂ©ter la phrase jusquâĂ ce que le juge ordonne quâil soit retenu et bĂąillonnĂ©. De plus, un membre de la famille dâune victime a dĂ» Ă©lever la voix pour pouvoir lâentendre entre les cris de Cullen (CNB).
Tout cela nous crĂ©e une image immature, incapable de prendre au sĂ©rieux les poursuites contre ses actes, loin de la fin du film avec un meurtrier qui se contente dâavouer et dâaccepter sa peine. En plus du manque de respect envers les victimes et les familles quâil a endommagĂ©es avec ses crimes.
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SOURCE : Reviews News
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