😍 2022-10-28 12:18:10 – Paris/France.
Il fallait que ça arrive : dans ses cinquième et sixième épisodes, Cabinet de curiosités de Guillermo del Toro nous offre une immersion dans le cosmos fongique, tentaculaire et primordial de HP Lovecraft. Et, pour débuter ce double programme, le spectacle nous inscrit à la Faculté des Beaux-Arts de Université miskatonique (Arkham, Massachusetts) afin de nous présenter à Richard Upton Pickman comme Crispin Glover le peintre le plus aberrant de la Nouvelle-Angleterre.
Keith Thomas, réalisateur d’une filmographie rare et discrète sur grand écran, est chargé d’adapter l’une des histoires les plus efficaces de l’écrivain Providence. Sous sa forme littéraire, Le modèle de Pickman c’est une œuvre très courte, presque humoristique dans son indignation (bien qu’il soit peu probable que Lovecraft l’ait pensé ainsi) et dont le développement dispense presque complètement de l’action pour nous tenir en haleine jusqu’à un rebondissement final des plus suggestifs.
comme je l’ai fait rats de cimetière, ce chapitre de Le cabinet… étire une histoire dont la structure n’est qu’un squelette pour en faire un moyen métrage. Et, pour remplir cette tâche, le scénario écrit par del Toro et Lee Patterson se lance dans une thématique lovecraftienne là où elles existent : ces œuvres (d’art, en l’occurrence) capables de projeter ceux qui s’y exposent vers une réalité parallèle où la folie est la loi.
Bien que le travail derrière la caméra de Thomas ne redécouvre pas la poudre à canon (il ne l’entend pas non plus), la mise en scène du chapitre est excellente, quelque chose à prévoir si le réalisateur de Le Labyrinthe de Pan. Aussi, bien que ben barnes (Les Chroniques de Narnia : Prince Caspian) s’avère être un acteur solvable et rien d’autre, pour changer, ses défauts sont compensés par les apparitions d’un Glover toujours porté aux excès sur et hors écran.
De cette manière, Le modèle de Pickman finit par être un ragoût mijoté (et avec un arrière-goût de fruits de mer, selon la commande) dont le personnage principal pourrait être soit un héraut du chaos et de la corruption, soit quelqu’un qui reconnaît sa propre monstruosité et vit avec elle en l’exprimant du mieux qu’il peut. Ou les deux, peut-être.
Alors que les lecteurs de Lovecraft sauront comment ce dilemme finit par être résolu (grâce à A la recherche de la ville du soleil couchant, une autre des histoires les plus connues de l’auteur), cette adaptation confie sa résolution au jugement des téléspectateurs. Adhérant, oui, à la loi fondamentale de l’horreur cosmique : que ce que nous considérons comme « normal » n’est qu’une simple surface sous laquelle battent des choses que nous préférerions ne pas connaître. Malheur à ceux qui sont assez téméraires pour lever le voile.
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SOURCE : Reviews News
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