« Bruit de fond » : Netflix et A24 donnent carte blanche Ă  Noah Baumbach pour reflĂ©ter la nĂ©vrose de la pandĂ©mie


"Bruit de fond" : Netflix et A24 donnent carte blanche à Noah Baumbach pour refléter la névrose de la pandémie... - Espinof

😍 2022-12-08 19:00:41 – Paris/France.

Il y a des livres qui n’admettent pas d’adaptation cinĂ©matographique qui s’avĂšrent ĂȘtre des films qui rĂ©ussissent Ă  battre Ă  leur maniĂšre, comme ‘The process’ ou ‘The naked lunch’, avec des variations d’Orson Welles et David Cronenberg, mais parfois le l’aventure reste une raretĂ© qui dĂ©montre pour la Ă©niĂšme fois les raisons pour lesquelles les deux mĂ©dias sont heureusement diffĂ©rents. Ici, « Bruit de fond » (bruit blanc) de Don DeLillo, a Ă©tĂ© transformĂ© pour l’écran par Noah Baumbach en Netflix, ouverture en salles le 9 dĂ©cembre et sur la plateforme le 30 dĂ©cembre.

Bien que dans ce cas, peut-ĂȘtre que le rĂ©sultat anecdotique n’est pas tant l’effet d’une structure difficile ou mĂȘme des changements de ton risquĂ©s qui dĂ©concertent entre les diffĂ©rents chapitres, mais une largeur de concepts, de personnages et d’évĂ©nements trop vaste pour permettre la gamme d’excentricitĂ©s sans rĂ©compense .que le rĂ©alisateur Ă©tale pendant les 136 minutes de sĂ©quences, mĂȘme si L’ensemble de l’entreprise, pour le meilleur ou pour le pire, est toujours assez fascinant..

La pandémie de peur de la classe moyenne

AprĂšs les succĂšs critiques de ‘The Meyerowitz Stories’ (2017) et ‘Historia de un matrimonio’ ​​​​(Marriage Story, 2019), Baumbach affiche ses racines mumblecore, aprĂšs son parcours Ă  travers le cinĂ©ma prestigieux, sans renier son budget le plus Ă©levĂ© Ă  ce jour, un Ă©norme 80 millions de dollars, Ă©tendant son discours (mais pas beaucoup) de la vie des couples de classe moyenne ou supĂ©rieure Ă  la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine, lançant beaucoup d’idĂ©es sur le comportement collectif, le fascisme, l’existentialisme et le consumĂ©risme. Un gĂąchis.

« Background Noise » commence par une sĂ©rie d’accidents de voiture que Murray Jay Siskind (Don Cheadle), professeur d’universitĂ©, projette Ă  ses Ă©tudiants que la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine est tellement fascinĂ©e par la violence qu’elle a rĂ©ussi Ă  en faire un art, perfectionnĂ© sous la forme de vrais coups de poing beaux de prĂ©cision. Si les cours d’école sont devenus un clichĂ© qui nous donne des indices sur les thĂšmes centraux des films, ici ne se termine jamais sans avoir aucune sorte de connexion– vous pouvez toujours faire des centaines de jeux de mots abstraits – avec ce que nous verrons plus tard.

Adam Chauffeur il joue Jack Gladney, un autre professeur dont le domaine d’expertise est « les Ă©tudes hitlĂ©riennes ». Sa femme, Babette (Greta Gerwig), donne des cours de gymnastique pour retraitĂ©s et partage avec son mari une profonde peur de la mort. Ils passent du temps Ă  dĂ©battre de qui devrait mourir en premier, et ainsi le premier de plusieurs chapitres de l’histoire se dĂ©roule. Dans le second, la peur existentielle de Jack prend une forme visible, un « évĂ©nement aĂ©rien toxique » imminent, et dans le troisiĂšme, Jack dĂ©couvre des secrets sur sa famille qui le conduisent sur une voie inattendue.

La guerre des cent genres

La recommandation de ne pas trop lire sur ce film pourrait s’avĂ©rer utile si son accumulation de situations insoupçonnĂ©es surprenait quelque peu, mais dans l’approche d’incertitude qu’il affiche, ses chemins sinueux n’ont pas d’importance car, dans une certaine mesure, il ressemble Ă  un sorte d’anthologie. La premiĂšre partie est une sorte de film familial de banlieue bizarre qui pourrait signer Sam Mendesil continue encore et encore Ă  nous prĂ©senter ses personnages, mais il n’a pas seulement jetĂ© trop de bases pour ce qui est Ă  venir.

Le second se dĂ©roule dans la lignĂ©e de ‘The Incident’ (2008), une sorte d’histoire de science-fiction apocalyptique avec les mĂȘmes ingrĂ©dients que celui-lĂ , c’est-Ă -dire un ton entre une comĂ©die amĂ©ricaine des annĂ©es 80 avec une famille amĂ©ricaine en vacances et le cinĂ©ma de Spielberg, mais avec le point commun avec Shyamalan d’avoir des personnages absolument insupportables, notamment celle incarnĂ©e par un Chauffeur qui commence Ă  faire le plein en Ă©gĂ©rie de rĂ©alisateurs capricieux. Le dernier, peut-ĂȘtre le plus concentrĂ©, ressemble Ă  un Coen noir de maniĂšres assez rĂ©ussi.

Cependant, nous sommes arrivĂ©s Ă  ce dernier tour Ă©puisĂ©s aprĂšs quelques aventures dans des nuages ​​toxiques et l’éniĂšme approche du film de fin du monde de « ne faites rien » – en l’occurrence, ne sortez pas de la voiture – qui montre qu’il faut laisser le gars se reposer genre, pour de nombreux endroits tranquilles qui obtiennent des blockbusters. Cependant, les idĂ©es du texte source, sur le consumĂ©risme, la mort, la simplification de l’information publique, restent brouillĂ© par l’intention de Baumbach de relier son histoire Ă , oh non, notre vieille pandĂ©mie de covid familiĂšre.

Le cinéma de toute urgence devenu culte

Il n’est jamais mentionnĂ© en tant que tel, mais des comparaisons sont toujours faites avec des rĂ©fĂ©rences aussi opportunes que le port de masques Ă  l’intĂ©rieur, la mĂ©fiance Ă  l’égard des agences gouvernementales, les quarantaines, les paniques dans les supermarchĂ©s et toutes ces difficultĂ©s amusantes qui se produisent souvent. sous la forme d’une satire ou sous la forme d’un film d’horreur. Non seulement par paresse suprĂȘme, mais parce que la moitiĂ© de ces passages sont dĂ©jĂ  dĂ©synchronisĂ©s dans le temps, non pertinents et dĂ©modĂ©s avant de sortir.

Lorsque le conflit principal, beaucoup plus petit et sans importance que le nƓud du «bruit de fond», est rĂ©solu, Baumbach semble rĂ©vĂ©ler ce qu’il est en train de faire. une version inversĂ©e de leurs prĂ©cĂ©dents mariages, plus optimiste et amicale, le cĂ©lĂ©brant avec une sĂ©quence de danse de supermarchĂ© trĂšs vivante et colorĂ©e au gĂ©nĂ©rique de fin, mais qui est tout aussi fantaisiste et ratĂ©e comme alibi au surrĂ©alisme gluant que tout le reste, avec en plus une chanson qui semble rĂ©pĂ©ter exprĂšs sa derniĂšre partie pour Ă©tirer la chorĂ©graphie au maximum. Une scĂšne finale qui rĂ©sume la pĂȘche Ă  la traĂźne du rĂ©alisateur envers le spectateur comme une tendance gĂ©nĂ©rale.

Des dialogues arbitrairement allongĂ©s, la sensation constante d’aller vers des points de fuite narratifs introuvables et une dispersion savamment extravagante et calculĂ©e qui montrent un auteur bien conscient de sa farce, ou bien incapable de trouver la luciditĂ© pour distiller les Ă©lĂ©ments qui le passionnent. leur mimesis avec Spielberg, Lynch ou Gilliam de ‘Fear and Loathing in Las Vegas’. Une blague trĂšs chĂšre aux dĂ©pens d’un Netflix naĂŻf avec le portefeuille prĂȘt pour un coup avec le dĂ©sir de pĂȘcher des intellectuels dĂ©semparĂ©sdestinĂ© Ă  jouer Ă  un jeu dans le sous-sol d’autres envies d’auteur oubliĂ©es trĂšs chĂšres telles que « Je pense arrĂȘter », « Mute » ou « Velvet Buzzsaw », entre autres.

SOURCE : Reviews News

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