😍 2022-09-28 15:16:25 – Paris/France.
‘Blonde’ était un film dont on n’a parlé que pendant un moment en raison du refus de Netflix de publier le montage réalisé par André Dominique. La plate-forme a finalement cédé, puis la conversation s’est tournée vers le fait qu’il s’agissait du premier film de la société de Streaming à recevoir la redoutable classification d’âge NC-17, considérée par beaucoup comme un peu moins que l’équivalent du porno.
Présenté lors de la dernière Mostra de Venise, ‘Blonde’ a divisé la critique. Oui, c’est vrai qu’il y a assez d’unanimité louant l’interprétation d’Ana de Armas dans le rôle de Marilyn Monroe, mais s’est par ailleurs avéré être un travail très controversé. Pour ma part, je me place parmi les défenseurs, au point de le considérer comme l’un des meilleurs films de l’année.
extrême et ambitieux
La première chose à clarifier à propos de « Blonde » est qu’il ne s’agit pas d’un biopic typique. Déjà le roman Joyce Carol Oates qu’il adapte était une version romancée de la vie de Monroe et ici Dominik a choisi de pousser cette idée à l’extrême, au point que nombreux sont ceux qui ont pointé du doigt une déshumanisation de son protagoniste, soulignant à son tour qu’il serait très différent si derrière elle se trouvait un réalisateur.
Cela étant vrai, il est également vrai que n’importe quel film avec n’importe quelle personnalité changerait radicalement avec un simple changement de réalisateur, et S’il reste quelque chose ‘Blonde’ c’est la personnalitéau point qu’il serait plus juste d’en parler comme d’une sorte d’antibiopic qui nous plonge dans une vie tumultueuse sur tous les fronts.
A partir de ce début situé dans l’enfance du protagoniste, Dominik place deux idées fondamentales qui dominent le film à tout moment. Le premier est le sentiment de abandon du protagoniste, quelque chose souvent associé à la figure d’un père qui marque sa vie par son absence plutôt que par ce qu’il a pu lui apporter en tant qu’enfant. C’est quelque chose que Dominik influence directement à de nombreux moments et qui survole même les différentes relations amoureuses de Monroe.
L’autre grand axe dramatique de ‘Blonde’ est dans les problèmes de Norma Jeane Mortenson pour se définir en tant que personne et dans quelle mesure le mythe de Marilyn Monroe l’a annulée et comment ça la fait craquer de plus en plus.
Cela conduit à Dominique mettre un accent particulier sur la douleur au lieu de couvrir d’autres aspects de la vie de Monroe qui manqueront à certains téléspectateurs. De ces autres aspects, il y a quelques détails ici et là, mais ‘Blonde’ n’est pas un film joyeux et même cela est souvent utilisé pour nourrir les démons internes du protagoniste.
En réalité, déjà sa première expérience de vouloir devenir actrice est marquée par des traumatismes et des larmesquelque chose qui venait d’avant et qui ne cesse de croître tout au long de sa vie jusqu’à ce qu’il l’annule complètement, comptant même sur le soutien d’Hollywood pour continuer à exploiter sa figure quelle que soit la personne derrière le mythe.
Pour illustrer, Dominik n’a aucun problème à flirter avec différents sexesle drame étant le dominant, mais il y a des déviations qui amènent le spectateur à considérer l’impact surréaliste de certains moments, quelque chose que je soupçonne qu’il y aura ceux qui le trouveront même grotesque, ou même plongeront dans le territoire de l’horreur corporelle, bien qu’il y ait Il y a des moments où il peut sembler plus juste de parler d’horreur mentale.
L’essentiel ici est construire à partir d’un traumatisme omniprésent, recourant toujours à ce que l’imaginaire collectif se souvient de Monroe à tout moment. Dominik lui-même a expliqué que cela était essentiel lors du passage du noir et blanc à la couleur ou pour l’utilisation de différents formats, ce qui pour le public actuel moins familier avec l’actrice peut sembler aléatoire alors que ce n’est pas du tout le cas.
La question est alors dans les excès que se permet Dominik, puisqu’il y a des scènes très inconfortables qui montrent qu’il a voulu mener sa proposition jusqu’aux dernières conséquences. Pour ma part, il y a des images qui me rebutent, mais je suis aussi content qu’elles soient là pour à quel point ils sont cohérents avec tout ce qui a été soulevé. C’est vrai qu’en enlevant certains, ‘Blonde’ serait plus accessible, mais c’est quelque chose qui n’a pas trop d’importance pour le film.
Ce qui compte ici, c’est d’offrir une expérience où le sensible l’emporte sur le narratif. Avec cela, je ne veux pas dire que ‘Blonde’ est un film dans lequel ce qui se passe n’est pas compris, mais la section narrative dépend plus de la transmission de quelques idées sur la figure de Monroe et de son état mental que d’offrir un aperçu détaillé des faits saillants de sa carrière. Et les yeux, ceux-ci sont également là.
Je ne veux pas non plus oublier l’extraordinaire interprétation de une Ana de Armas qui rentre à fond dans un personnage compliqué et insaisissableEh bien, l’idée ici est plus de s’immerger dans l’âme de cette image de Monroe que Dominik cherche à véhiculer qu’autre chose, et elle se donne à fond et devient l’actrice mythique. Toute récompense qu’ils lui remettront sera bien méritée.
Bref
‘Blonde’ est un film unique en son genre appelé à être aimé ou détesté. Bien sûr, il y aura des téléspectateurs qui se situeront quelque part entre les deux, mais ce que Dominik présente ici est un engagement à l’excès mais ayant des idées très claires sur ce qu’il veut réaliser avec. Et à cela, il faut ajouter la contribution imbattable d’Ana de Armas. Essentiel.
A Espinof :
SOURCE : Reviews News
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