« ‘BelascoarĂĄn’ est un hommage Ă  Mexico, une ville sauvage, mais avec des critĂšres »

"'Belascoarán' est un hommage à Mexico, une ville sauvage, mais avec des critùres" - EL PAÍS

🍿 2022-10-22 03:19:00 – Paris/France.

Rodrigo Santos a 17 ans lorsqu’il s’immerge dans l’univers du dĂ©tective HĂ©ctor BelascoarĂĄn Shayne, le personnage des romans policiers de l’écrivain mexicain Paco Ignacio Taibo II. C’était en cours de littĂ©rature, quand son professeur lui a recommandĂ© jours de combat, le premier tome de la saga, qui, dit-il, « m’a beaucoup plu », alors quand la compagnie de diffusion Netflix lui a proposĂ© de s’impliquer dans l’entreprise de recrĂ©er le monde et les aventures de BelascoarĂĄn et de le porter sur le petit Ă©cran, il pensait que c’était « un conte de fĂ©es, un projet charmant ».

La sĂ©rie en trois parties a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e le 12 octobre et a gĂ©nĂ©rĂ© une vague de commentaires positifs sur les rĂ©seaux sociaux, dont beaucoup sont nostalgiques non seulement de la saga Taibo II, mais d’une ville de Mexico qui a disparu au fil du temps, mais c’est ainsi. bien dĂ©peint dans la production Netflix dont la capitale semble ĂȘtre le principal protagoniste. « L’histoire est un hommage Ă  Mexico, une ville sauvage, mais avec beaucoup de critĂšres », explique Santos (Mexico, 46 ​​ans), dĂ©veloppeur de la sĂ©rie, qui est aussi scĂ©nariste en chef du scĂ©nario et producteur. A noter que le producteur, un homme mince au visage long, aux cheveux longs et ondulĂ©s et insouciant, se dĂ©finit comme « chilango, trĂšs chilango ».

De cette façon, les Ă©tals de nourriture traditionnels des coins apparaissent dans la production, comme sur une photo de famille en sĂ©pia, avec leurs tacos qui dĂ©goulinent de graisse et leurs boissons si sucrĂ©es qu’elles pourraient provoquer une hypertension instantanĂ©e (le Keli Cola au citron est le prĂ©fĂ©rĂ© des BelascoarĂĄn boisson, une concoction qui l’éclaire pour clarifier les crimes dans lesquels il insiste pour se fourrer le nez), les kiosques aux tabloĂŻds sanglants et ouvertement controversĂ©s (papillon sans ailestitre l’un en rapportant le meurtre d’un homosexuel dans la capitale, ou cerveau Ă©clatĂ©en lit un autre qui relate la mort d’un tueur en sĂ©rie qui se faisait appeler Cerevro), les longues voitures de l’époque, symbole de prestige d’une bourgeoisie florissante, et les avenues des quartiers traditionnels, dont la silhouette de manoirs et d’édifices porfiriens a laissĂ© place Ă  un scĂ©nario d’immeubles Ă  plusieurs Ă©tages, aussi laids qu’inconfortables.

« La ville a beaucoup changĂ© physiquement, la transformation est brutale et parfois douloureuse. Nous nous battons avec de belles choses et nous les remplaçons par des choses laides », explique Santos, dans une interview accordĂ©e Ă  son domicile, situĂ© dans une copropriĂ©tĂ© moderne intĂ©grĂ©e dans un quartier du sud de la capitale mexicaine, cette zone pleine de beaux secrets dans cette ville chaotique et dans le calme luxueux de laquelle Ă©crivains, politiciens et artistes se sont rĂ©fugiĂ©s. Dans la fraĂźcheur de son jardin, qui surplombe un ancien couvent, protĂ©gĂ© par un mur de pierres volcaniques et entourĂ© de fougĂšres, d’orchidĂ©es qu’il soigne lui-mĂȘme et avec le chien joueur Limonade En bondissant, Santos raconte comment c’était de recrĂ©er le monde du dĂ©tective HĂ©ctor BelascoarĂĄn, jouĂ© dans la production Netflix par l’acteur Luis Gerardo MĂ©ndez, devenu cĂ©lĂšbre pour le film Nous les nobles.

Rodrigo Santos.Monica Gonzalez Islas

Interroger. A-t-il Ă©tĂ© difficile d’adapter les livres de Paco Ignacio Taibo II ?

RĂ©ponse. J’ai fait l’écriture avec une Ă©quipe de rĂ©dacteurs, mais c’est un travail de mois. C’est trĂšs amusant, parce que les idĂ©es apparaissent, les bonnes et les mauvaises idĂ©es, et les histoires et le ton sont façonnĂ©s. Il y a des dĂ©cisions difficiles dans une adaptation. Écrire un script peut ĂȘtre facile, car vous pouvez Ă©crire ce que vous voulez, le problĂšme est que plus tard, vous devez faire face Ă  ce qui existe.

P Taibo a-t-il participĂ© Ă  l’écriture du scĂ©nario ?

R Non, mais il a lu les textes. J’ai eu une ou deux sĂ©ances avec lui, au cours desquelles il m’a donnĂ© des notes trĂšs utiles et m’a aussi fait voir des choses que je ne voyais pas.

P Comme quoi ?

R Il m’a dit que la sagesse de la rue de BelascoarĂĄn grandit et s’amĂ©liore grĂące Ă  Gilberto GĂłmez [un plomero amigo del detective que en la serie es interpretado por el actor Silverio Palacios] et c’était intĂ©ressant pour moi, parce que j’ai pu parler aux lecteurs et leur dire qu’avec cela, la sagesse populaire dont nous avions besoin est atteinte. Il y avait des dialogues que Taibo corrigeait et puis tu dis : ‘ben oui, c’est plus drĂŽle comme ça’. Taibo Ă©tait trĂšs respectueux et j’espĂšre qu’il est heureux. C’est qu’il y avait beaucoup de choses des textes originaux que nous voulions respecter et la premiĂšre Ă©tait le temps. Donc, nous avons Ă©tĂ© vraiment excitĂ©s de l’écrire.

P Comment s’est passĂ© le travail de recrĂ©ation de cette ville de Mexico de la fin des annĂ©es soixante-dix ?

R ReprĂ©senter cette ville est difficile. Il y a eu des moments oĂč nous avons dit que nous devions corriger notre scĂ©nario car certains espaces de la ville qui se trouvaient dans les textes originaux n’existent plus et, en plus, les recrĂ©er coĂ»te trĂšs cher. Mais il y a eu un travail de recherche trĂšs important puis une recrĂ©ation des espaces, des Ă©tiquettes, des couleurs. Quand je parlais aux Ă©diteurs du ton de la sĂ©rie, je leur ai dit qu’il fallait imiter le genre du roman policier, qui est un genre rigide, mais on s’est rendu compte que ces archĂ©types, lorsqu’ils entrent en collision avec une ville comme celle-ci, ils avoir Ă  perdre cette rigiditĂ©. . C’est que nous sommes face Ă  un personnage qui veut ĂȘtre dĂ©tective et se rend compte qu’il ne peut pas ĂȘtre dĂ©tective comme ceux des romans gringo, car cela ne fonctionne pas au Mexique, donc ce clash Ă©tait important Ă  recrĂ©er.

P Il dit que certains des espaces urbains reprĂ©sentĂ©s dans le texte n’existent plus. Comment ont-ils gĂ©rĂ© ce problĂšme ?

R La ville a beaucoup changĂ©. À un moment donnĂ©, nous avons pensĂ© que nous allions trouver des coins, de longs tronçons de rues, mais il y en a trĂšs peu, tout est interrompu par quelque chose de moderne, plein de poteaux et de cĂąbles. Il y avait donc une Ɠuvre numĂ©rique pour effacer beaucoup de choses, pour recouvrir, pour remplacer. Était un choc voir ça changer, parce qu’on voit qu’il n’y a plus de choses dont on se souvient, mĂȘme si je pense que la personnalitĂ© de la ville n’a pas tellement changĂ©. Et les problĂšmes de la ville, bien qu’ils soient plus grands, sont Ă©galement similaires. Comme la corruption policiĂšre. Il est triste de constater qu’il n’a pas changĂ©, qu’il s’est aggravĂ©. Nous n’avons pas Ă©tĂ© en mesure de professionnaliser nos forces de sĂ©curitĂ©, qui ont continuĂ© Ă  pourrir dans la corruption.

P La violence contre les femmes, encore latente à Mexico, se reflÚte également dans la série.

R C’est l’une des choses Ă  propos de la lecture des romans de Taibo II et des discussions dans la salle des Ă©crivains qui Ă©tait douloureuse Ă  commenter. Dans un roman Ă©crit dans les annĂ©es 1970, Taibo met en scĂšne l’histoire d’un fĂ©micide que personne n’envisage et qu’un dĂ©tective dĂ©cide de capturer, mais le Mexique d’aujourd’hui a ce problĂšme bien plus grave. Il y a une Ă©norme indolence de la part des autoritĂ©s, des mĂšres et des proches recherchent eux-mĂȘmes leurs disparus et cela ne s’arrange pas. Et on a du mal Ă  se rendre compte que la fiction de Taibo est si proche de la rĂ©alitĂ© et qu’elle dĂ©borde dĂ©sormais. Mais on ne voulait pas faire une sĂ©rie centrĂ©e sur la violence, qui fait partie du paysage de la ville et on voulait lui donner sa place et son importance, mais pas seulement faire un portrait de la violence.

Belascoaran doit vivre

Rodrigo Santos a une demande pour l’auteur asturien Paco Ignacio Taibo II : que son cĂ©lĂšbre dĂ©tective continue ses anciennes habitudes afin de faire une deuxiĂšme partie de la sĂ©rie qui fait un tabac au Mexique. « Sherlock Holmes est mort, mais il y a eu une rĂ©clamation de ses fans, qui ont exigĂ© plus d’histoires et envoyĂ© des milliers de lettres Ă  Conan Doyle [el autor de la saga]. Je comprends que la mĂȘme chose est arrivĂ©e Ă  Taibo Ă  l’époque, mais maintenant nous avons besoin que les gens se rendent Ă  son bureau pour exiger plus d’histoires sur BelascoarĂĄn, afin qu’ils nous forcent Ă  le ressusciter, ou Ă  mettre des banniĂšres en dehors de Netflix afin que nous puissions obtenir le ramener », dit-il. Les saints rient.

SOURCE : Reviews News

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