« Bad Hersfeld Festival est en concurrence avec Netflix »

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Créé : 25/04/2022Mis à jour : 25/04/2022 09:29

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ArrivĂ© aux ruines de l’abbaye : Harald Benz est le nouveau directeur commercial du Bad Hersfeld Festival. © Kai A. Struthoff

Harald Benz est le nouveau directeur commercial du Bad Hersfeld Festival depuis prĂšs d’un mois. Kai A. Struthoff lui a parlĂ©, ainsi qu’au rĂ©alisateur Hinkel, de la situation actuelle.

Bad Hersfeld – Trois semaines avant le dĂ©but des rĂ©pĂ©titions du 71e Festival de Bad Hersfeld le 17 mai, les prĂ©paratifs battent leur plein. « Corona a pas mal gĂąchĂ© la planification, certaines dates de casting ont dĂ» ĂȘtre annulĂ©es et reportĂ©es Ă  court terme Ă  cause des maladies corona des participants », rapporte le rĂ©alisateur Joern Hinkel.

La semaine prochaine, il reste encore deux dates de casting, puis l’ensemble devrait ĂȘtre fixĂ©. « Le public peut dĂ©jĂ  s’attendre Ă  un ensemble de brillants jeunes talents du thĂ©Ăątre et de noms bien connus de l’industrie du thĂ©Ăątre », dĂ©clare Hinkel. On sait dĂ©jĂ  que le « commissaire de la scĂšne du crime » Richy MĂŒller jouera un rĂŽle de premier plan dans la premiĂšre piĂšce « Notre Dame ». Le festival se contente des rĂ©servations anticipĂ©es, qui sont plus Ă©levĂ©es que l’an dernier, mais n’ont pas encore atteint le niveau prĂ©-Corona. « Ce sont des moments difficiles pour la planification des festivals », dĂ©clare Joern Hinkel.

Le nouveau directeur commercial du Bad Hersfeld Festival Harald Benz, en poste depuis une vingtaine de jours, doit Ă©galement s’attendre aux impondĂ©rables provoquĂ©s par la pandĂ©mie. « Ici Ă  Bad Hersfeld – c’est ma premiĂšre impression – le mĂ©nage est trĂšs bien adaptĂ©. Le budget n’est pas un problĂšme pour le moment, mais aucun de nous ne sait ce que la crise actuelle apportera », a-t-il dĂ©clarĂ© lors de sa premiĂšre interview dans le nouveau rĂŽle de notre journal. « L’art se nourrit d’agir spontanĂ©ment. C’est pourquoi il est important d’avoir une certaine libertĂ© – il faut des ressources et des rĂ©serves pour cela. »

Benz, qui est venu Ă  Bad Hersfeld du Festival Luisenburg Ă  Wunsiedel, estime donc qu' »une sociĂ©tĂ© Ă  responsabilitĂ© limitĂ©e pourrait ĂȘtre trĂšs utile dans les constellations locales. » La crĂ©ation d’une telle entreprise indĂ©pendante est depuis longtemps discutĂ©e dans la politique de la ville de Bad Hersfeld temps. Benz a saluĂ© Bad Hersfeld comme une « institution culturelle de renommĂ©e nationale », mais considĂšre Ă©galement les festivals comme de plus en plus en concurrence directe avec de nouvelles offres telles que « Netflix ».

Monsieur Benz, vous ĂȘtes venu du Luisenburg Ă  Wunsiedel jusqu’aux ruines du monastĂšre. Qu’est-ce qui vous a attirĂ© dans ce dĂ©mĂ©nagement Ă  Bad Hersfeld ?

Le Festival de Bad Hersfeld a accompli un petit miracle : c’est une institution culturelle de renommĂ©e nationale depuis plus de 70 ans. Je viens moi-mĂȘme de Heidenheim, il y a eu le Heidenheim Opera Festival lĂ -bas depuis les annĂ©es 1960 – mais malheureusement ils sont Ă  peine connus en Allemagne



 mais connaissez-vous déjà le Luisenburg Festival à Wunsiedel ?

Et pourtant, ils n’ont pas l’attrait national du Bad Hersfeld Festival, bien que Wunsiedel ait encore plus de spectateurs avec une moyenne de 140 000 visiteurs. Ce qui m’a le plus sĂ©duit Ă  Bad Hersfeld, c’est la collaboration avec Joern Hinkel, dont le travail m’a inspirĂ© dĂšs le dĂ©but. Chez lui, il n’y a pas d’arbitraire, mais une pertinence quotidienne : c’est ce que doit faire le thĂ©Ăątre.

Quelle est votre premiĂšre impression du festival et de la ville ?

Ce que l’on ressent clairement ici, c’est la solidaritĂ© et la cohĂ©sion de cette famille festivaliĂšre. Je suis content d’avoir pu rejoindre Ă  temps juste avant la saison, car maintenant je vois comment cette famille s’agrandit chaque jour, et la passion et le savoir-faire que chacun y met. Il y a une Ă©quipe bien rodĂ©e ici, personne n’attend sa commande, tout le monde sait ce qu’il faut faire et quand.

Cette passion rayonne Ă©galement dans la ville et la politique, qui a toujours eu son mot Ă  dire dans le festival parce qu’elle en fournit l’argent. Les crĂ©ateurs de thĂ©Ăątre peuvent travailler plus librement dans d’autres villes


L’art se nourrit d’agir spontanĂ©ment. C’est pourquoi il est important d’avoir une certaine libertĂ© – cela nĂ©cessite des ressources et des rĂ©serves. Ma premiĂšre impression ici Ă  Bad Hersfeld est que le mĂ©nage est trĂšs bien adaptĂ©. Le budget n’est pas un problĂšme pour le moment, mais aucun d’entre nous ne sait ce que les crises actuelles apporteront. Par exemple, les « planches qui signifient le monde », notre scĂšne, sont nettement plus chĂšres cette fois car nous avons dĂ» remplacer certaines piĂšces en bois. Quelque chose comme ça est difficile Ă  calculer. Et cĂŽtĂ© revenus, nous sommes toujours en mode Corona. Cela entraĂźne Ă©galement une grande incertitude.

Afin de donner au Bad Hersfeld Festival un peu plus de sĂ©curitĂ© de planification, la crĂ©ation d’une GmbH est en discussion depuis des annĂ©es. Comment vous sentez-vous Ă  ce sujet?

A Wunsiedel, le cadre lĂ©gal Ă©tait exactement le mĂȘme qu’ici : le festival est gĂ©rĂ© par la ville, avec peut-ĂȘtre des pondĂ©rations lĂ©gĂšrement diffĂ©rentes entre la ville, le directeur et le directeur gĂ©nĂ©ral. Donc j’ai l’habitude. NĂ©anmoins, ma premiĂšre impression est qu’un gGmbH pourrait certainement ĂȘtre utile dans les constellations locales. Ce qui frappe Ă  Bad Hersfeld, c’est la façon dont le mĂ©nage est structurĂ©. Il y a des subventions des gouvernements fĂ©dĂ©ral et des États – mais il n’y a pas de subventions de la ville
.


 que voulez-vous dire?

La ville est bien sĂ»r extrĂȘmement engagĂ©e et soutient le festival avec 1,4 Ă  1,8 millions d’euros par an. Mais il s’agit toujours d’une compensation du dĂ©ficit et non d’une subvention. Je peux travailler aussi bien que je veux ici en tant que commerçant, mais j’ai toujours un dĂ©ficit. Bien qu’il ne s’agisse que d’un aspect formel, c’est un Ă©tat d’esprit qui a des implications.

Le Festival de Bad Hersfeld est-il particuliĂšrement cher par rapport Ă  d’autres festivals de thĂ©Ăątre similaires ?

ComparĂ©es aux dix villes festivaliĂšres qui coopĂšrent Ă  l’échelle nationale, elles sont en rĂ©alitĂ© les mieux Ă©quipĂ©es. FinanciĂšrement, cependant, Bayreuth, Bregenz et Salzbourg jouent dans des ligues beaucoup plus Ă©levĂ©es. On peut discuter passionnĂ©ment de l’évaluation artistique. Bien sĂ»r, il y a aussi du grand thĂ©Ăątre dans d’autres lieux du festival. Mais aucun de ces endroits n’a le mĂȘme charisme et la mĂȘme rĂ©putation que Bad Hersfeld. Et vous ne l’obtenez pas gratuitement. Bien sĂ»r, le thĂ©Ăątre a besoin d’un feu brĂ»lant de passion. Malheureusement, cela seul ne suffit pas. Les festivals ont aussi besoin de paillettes et de glamour. Car c’est exactement ce qui attire de nombreux visiteurs payants Ă  Bad Hersfeld et dans toute la rĂ©gion. Si vous vouliez atteindre cette notoriĂ©tĂ© grĂące Ă  des campagnes de marketing, cela reviendrait beaucoup plus cher.

Alors ça vaut le coup de payer un peu plus pour des stars connues ?

Absolument. Bien sĂ»r, les jeunes acteurs moins connus sont souvent passionnĂ©s et Ă©mouvants. Mais ils n’attirent pas encore les visiteurs Ă©trangers. Nous pouvons Ă©galement faire de la publicitĂ© pour Bad Hersfeld dans les mĂ©dias nationaux avec de grandes stars. Cependant, il ne s’agit pas seulement des interprĂštes, mais aussi du public. Vous pouvez le voir Ă  Bayreuth et dans les cĂ©lĂ©britĂ©s qui y foulent le tapis rouge. Les temps et avec eux les stars ont Ă©normĂ©ment changĂ©. Les festivals rivalisent Ă©galement avec Netflix aujourd’hui.

Les sponsors participent Ă©galement au financement des festivals. Malheureusement, nous avons du mal avec les grands sponsors suprarĂ©gionaux, mais les sponsors locaux se plaignent parfois que leur engagement n’est pas suffisamment reconnu. Que souhaitez-vous faire pour ce domaine ?

Les sponsors sont super importants car nous pouvons tous constater que les budgets publics sont de plus en plus sous pression. Aux États-Unis, par exemple, le mĂ©cĂ©nat culturel a une tradition complĂštement diffĂ©rente et est plus important. Bien sĂ»r, la reconnaissance de cet engagement financier est un travail d’équipe, car le parrain vit aussi du glamour des stars. Ceci est Ă©galement compris et voulu ici. Et nous continuerons Ă  travailler lĂ -dessus. Mais pour le moment, nous sommes extrĂȘmement accablĂ©s par la situation actuelle de corona et de crise. Je tiens Ă  remercier tous les sponsors actifs. RĂ©cemment, nous avons mĂȘme pu accueillir trois nouvelles entreprises en tant que supporters.

Son bureau, comme celui du directeur et du reste de l’administration, se trouve dans l’aile du musĂ©e Ă  cĂŽtĂ© des ruines dans un environnement charmant mais un peu rustique. Quelle est l’importance du nouveau bĂątiment de fonction du festival ?

Dans tous les cas, il est important d’avoir des conditions de travail propres et conformes Ă  la loi. Cependant, il est Ă©galement essentiel que l’administration soit au cƓur de l’action. Vous l’appelez rustique, je l’appelle impromptu. Un nouveau bĂątiment est nĂ©cessaire pour le petit noyau de l’administration, qui travaille ici toute l’annĂ©e. Et bien sĂ»r, avec une telle construction neuve, il faut tenir compte du lieu particulier, de la magie du quartier abbatial.

Si, comme vous, vous travaillez avec beaucoup de passion dans les coulisses du thĂ©Ăątre Ă  longueur de journĂ©e, cela ne vous tente-t-il pas d’ĂȘtre vous-mĂȘme sur scĂšne ?

(rires) Je l’ai dĂ©jĂ  fait. Quand j’étais jeune, je montais sur scĂšne une ou deux fois. A cette Ă©poque, nous faisions du thĂ©Ăątre pour les enfants dans tout le quartier et jouions des piĂšces pour enfants parfois devant quelques-uns, mais parfois devant 1000 spectateurs. Vous apprenez beaucoup dans le processus. Mais j’ai Ă©galement travaillĂ© dans le domaine de la technologie scĂ©nique, de la scĂ©nographie et de l’éclairage, j’ai donc pu dĂ©couvrir de nombreux domaines du thĂ©Ăątre Ă  partir de ma propre expĂ©rience.

AprĂšs tout, vous n’ĂȘtes pas le directeur, mais « seulement » le gardien de l’argent. Mais quelle piĂšce aimeriez-vous voir dans les ruines du monastĂšre ?

Les ruines du monastĂšre ont ce caractĂšre sacrĂ©. C’est pourquoi je suis toujours fascinĂ© par les vieilles photos de JĂ©sus-Christ, Superstar. « Le Nom de la Rose » s’intĂšgre Ă©galement parfaitement dans les ruines. Et c’est pourquoi j’attends avec impatience Notre-Dame cette annĂ©e. Cela s’intĂšgre parfaitement aux ruines et a Ă©galement une rĂ©fĂ©rence temporelle trĂšs actuelle. (Kai A Struthoff)

La fiĂšvre des festivals monte : PremiĂšre le 1er juillet

Le 71e Festival dĂ©bute le 1er juillet avec « Notre Dame » d’aprĂšs le roman du mĂȘme nom de Victor Hugo de 1831. « Les questions qu’il soulĂšve sur l’exclusion, les prĂ©jugĂ©s et la propagande sociale sont plus que jamais d’actualité », dĂ©clare le rĂ©alisateur Joern Hinkel. La version abrĂ©gĂ©e en piĂšce de thĂ©Ăątre familiale s’appelle « Le petit bossu ». Le « Club des poĂštes morts » et la comĂ©die musicale « Goethe » seront relancĂ©s. Dans l’Eichhof, il y a la comĂ©die « Volpone ». (kaĂŻ)

SOURCE : Reviews News

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