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Estrenos online: crítica de «El prodigio», de Sebastiån Lelio (Netflix)

😍 2022-11-13 21:56:30 – Paris/France.

Une infirmiĂšre britannique (Florence Pugh) se rend dans une ville irlandaise au milieu du XIXe siĂšcle pour vĂ©rifier s’il y a une part de vĂ©ritĂ© dans le « miracle religieux » qui s’y dĂ©roule. PremiĂšre le 16 novembre sur Netflix.

Le nouveau film tournĂ© en Irlande par le rĂ©alisateur chilien de GLOIRE est une histoire Ă©trange et suggestive sur le fanatisme religieux et jusqu’oĂč il peut aller. Bien que l’intrigue se dĂ©roule dans l’Irlande du XIXe siĂšcle, le film vĂ©hicule une certaine modernitĂ©, ce que Lelio lui-mĂȘme essaie de mettre en Ă©vidence en ouvrant et fermant l’histoire avec une sorte de regard sur les coulisses du tournage, un choix curieux pour ce type de film film d’époque qui sera distribuĂ© par Netflix.

La dĂ©sormais omniprĂ©sente Florence Pugh – qu’on vient de voir dans Ne t’inquiĂšte pas chĂ©rie– joue dans cette histoire, jouant Lib Wright, une infirmiĂšre britannique qui est amenĂ©e en Irlande en 1862 pour « observer » un cas inhabituel. D’aprĂšs le roman d’Emma Donoghue, l’auteur de CHAMBRE qui a Ă©galement travaillĂ© sur le scĂ©nario ici, l’histoire suit Lib alors qu’elle arrive dans une ville irlandaise pauvre et religieuse oĂč se produit un phĂ©nomĂšne qui a apparemment des caractĂ©ristiques mystiques. Il s’agit d’une fillette de onze ans qui n’a pas mangĂ© depuis quatre mois et qui fait comme si de rien n’était. Pour la population locale, c’est un miracle, un Ă©vĂ©nement fascinant. Et les « dirigeants » de la ville veulent voir ce qui se passe rĂ©ellement dans cette maison.

C’est pourquoi ils engagent Lib et une religieuse, qui partagent leur temps Ă  observer la fille, Ă  voir son Ă©tat de santĂ© et Ă  essayer de dĂ©couvrir s’il y a un piĂšge dans cette « renommĂ©e » d’ĂȘtre la fille qui peut vivre sans manger. Anna (Kila Lord Cassidy) ne mange apparemment rien du tout, et Lib soupçonne que ce n’est pas un miracle mais quelque chose de cachĂ© dans ce fait Ă©trange. Et tout au long du film, la femme dĂ©couvrira quelques secrets qui lui permettront de mieux comprendre ce qui se passe rĂ©ellement dans la maison de cette famille religieuse mais compliquĂ©e.

Mais essayer de « rĂ©vĂ©ler » la vĂ©ritĂ© lui vaudra des ennuis, la dressant contre la famille, Anna elle-mĂȘme et ceux qui l’ont embauchĂ©e, qui prĂ©fĂšrent avoir un saint en ville plutĂŽt qu’un piĂšge ou une famille avec des secrets et des difficultĂ©s, qui c’est ce que Lib dĂ©couvre grĂące au temps qu’elle passe avec eux. LE PRODIGE Ă©tudie comment la religion et les institutions de ce type recouvrent toutes sortes de piĂšges, d’abus ou d’explications logiques afin de profiter du bĂ©nĂ©fice Ă©conomique du « miracle ». Mais Lib ne veut pas tomber dans le piĂšge, surtout lorsqu’elle se rend compte que la jeune fille est en fait la principale victime de cette opĂ©ration rare.

Un film dense et sombre, avec seulement trois ou quatre dĂ©cors et un champ que Pugh traverse Ă  pied encore et encore pour aller et revenir de la maison oĂč habite Anna, L’ÉMERVEILLEMENT (comme son titre original) a un thĂšme potentiellement fascinant mais formellement parfois il devient quelque peu rĂ©pĂ©titif. L’actrice – de plus en plus semblable Ă  une Kate Winslet plus jeune – donne tout ce qu’elle a pour donner vie et tension Ă  son personnage, qui passe de l’observation de la situation avec une froideur clinique Ă  s’impliquer dans la vie de la jeune fille lorsqu’elle rĂ©alise ce qu’elle est. motive le tout. Et bien que ce ne soit pas tout Ă  fait suffisant pour rĂ©soudre les problĂšmes du film, c’est l’une des meilleures raisons de le regarder.

Au niveau thĂ©matique, L’ÉMERVEILLEMENT les cruautĂ©s d’un systĂšme religieux extrĂȘme qui couvre et couvre toutes sortes de « problĂšmes » avec des invocations aux miracles, Ă  l’enfer et Ă  d’autres herbes est envisagĂ©e de maniĂšre crĂ©ative. DĂ©jĂ  au XIXe siĂšcle – et avant aussi – ce type de manipulation Ă©tait plus qu’évident et pour Lib, qui a ses propres problĂšmes et mĂȘme une liaison avec un journaliste qui couvre l’affaire pour un journal, le travail devient une cause personnelle. Et la tĂąche d’observer le « miracle » de la fille qui ne mange pas devient une tĂąche de salut. MalgrĂ© ses problĂšmes, le film est trĂšs prĂ©cis lorsqu’il s’agit d’observer comment la religion peut devenir, littĂ©ralement, la plus cruelle des formes de contrĂŽle social.

Avec un casting qui comprend Ă©galement Tom Burke, Ciaran Hinds et Toby Jones un peu perdus –et qui a une sĂ©rie de sĂ©lections musicales particuliĂšres de Matthew Herbert, presque typique d’un film d’horreur–, LE PRODIGE c’est un curieux exemple d’un cinĂ©ma d’époque qui se prĂ©sente comme moderne et un peu Ă©loignĂ© des traditions classiques de ce type de film. Sa premiĂšre sur Netflix le rend doublement rare. Au fond, ça donne l’impression que c’est un film d’époque traditionnel avec le dĂ©faut d’en ĂȘtre un, qui tente toujours autre chose pour Ă©chapper Ă  ce clichĂ© sans toujours y parvenir. Parfois, il suffit de travailler sur des modĂšles Ă©prouvĂ©s si, comme ici, c’est bien fait. Il y a des films qui n’ont pas besoin de rĂ©inventer les rouages.



SOURCE : Reviews News

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