😍 2022-09-29 12:34:40 – Paris/France.
Des dix premières minutes de « Athéna » on ne sait pas si la dure scène d’ouverture le frappe plus, dans laquelle un groupe de jeunes du quartier hellénique prend les armes contre la police qui vient soi-disant d’assassiner un mineur de sang-froid, ou l’étonnante, impressionnante, folle séquence légendaire de la direction abattu par Romain Gavras. Quand on veut s’en rendre compte, on cligne des yeux comme un faon au milieu de la route sur le point de se faire écraser par le talent visuel d’un réalisateur culte comme Gavras qui fait le saut dans le grand public grâce à l’engagement de Netflix envers sa plume cinématographique . Accablé est le mot qui définit le mieux ce que l’on ressent en assistant à la narration marque de fabrique du réalisateur français, qui signe une terrible tragédie et, en même temps, terriblement esthétique.
La possibilité d’un « Athéna » c’est choquant. la France comme État marqué par son histoire et son présent ; par une politique bureaucratique et incapable d’apporter de réelles solutions au problème de la polarisation et de l’absence de protection, non seulement de la population d’origine immigrée entraînée dans des bidonvilles verticaux, mais d’une population de la classe moyenne, aspirant à un monde facile à comprendre , qui voit entraîné dans un conflit entre les groupes d’extrême droite, une police fonctionnaire et la rage et la haine de la jeunesse des ghettos dont partir devient une utopie non désirée. La France comme un possible État défaillant dans lequel la loi petite-bourgeoise de la République échoue et est émoussée, incapable. Le drame de la famille d’Abdel et Karim, le drame d’Abdel et Karim (Abel et Caïn), face au meurtre sauvage de leur frère de treize ans, dans un contexte de guerre, je ne sais pas si c’est civil mais urbain, dans lequel les visages de chacun se défigurent devant une réalité qui frappe, humainement et socialement, encore et encore, il est aussi classique que le nom du quartier qui sert de champ de bataille rangé pour un combat qui transcende le collectifs et personnifiés dans les héros (tragiques), « Athéna ».
Romain Gavras se place dans l’œil de l’ouragan, au milieu d’une guerre, d’un conflit qui nous frappe et nous fait regarder notre vie paisible comme une construction faible et artificielle, une bulle de savon très fragile, qui ne nous soulève qu’en apparence au-dessus de la nature humaine, et cela sans tranchées physiques – la caméra parcourt tous les recoins habités par la destruction –, mais à partir d’une certaine tranchée esthétique, qui sert à capter la réalité brute et pure et que ses détracteurs souligneront comme frivole dans le visage de la tragédie. C’est compréhensible et justifiable de la raison et d’une conception du cinéma social traditionnel : les dangers d’esthétiser la débâcle et d’autres concepts gérés à partir de certaines positions idéologiques et artistiques.
Pourtant, malgré le fait que le poids spécifique de la raison nous écrase parfois de ses arguments, impossible de ne pas apprécier la beauté – et cela aussi a sa catharsis – dont Romain Gavras – assaisonné dans plusieurs films, mais surtout dans d’innombrables vidéo clips – dessine dans l’air la décomposition d’une société, la française, qui pourrait être la vôtre, mais plus encore de certains hommes qui marchent sur une ligne fine entre la douleur et la rage et les promesses de rédemption, chaque fois plus difficiles à faire.
SOURCE : Reviews News
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