đ 2022-05-07 14:00:44 â Paris/France.
Dans la seconde oĂč ça commence âAmour de mereâlâune des premiĂšres espagnoles les plus rĂ©centes sur Netflix, tu sais comment ça va finir. Vous connaissez chaque rebondissement, chaque rebondissement, chaque blague, chaque visage que Carmen Machi et Quim GutiĂ©rrez vont mettre.
Et, malgrĂ© tout, vous restez pour le voir comme un lieu de confort, un film oĂč lâon fait travailler le cerveau Ă la puissance minimale possible et oĂč lâon laisse passer les minutes entre les rire occasionnel et cherchez un moment si vous avez des notifications sur Twitter. âAmor de madreâ est un dimanche aprĂšs-midi. Prends-le comme tu veux.
ma mĂšre me chouchoute
Câest la deuxiĂšme fois que Quim GutiĂ©rrez est cinĂ©matographiquement plantĂ© Ă lâautel et, pour ĂȘtre honnĂȘte, cela ne cesse dâĂȘtre drĂŽle. Les premiĂšres minutes du film ce sont en fait les meilleurs, rappelant quelque peu le merveilleux « Ceux du tunnel » dans son intention de commencer tout Ă la fin dâun autre film trĂšs diffĂ©rent. Mais la brillance du scĂ©nario et la comĂ©die ne dure pas longtemps, et tout de suite on entre dans une boucle dâaventures oĂč âAmor de madreâ sâĂ©choue.
Et ce nâest pas parce que les deux protagonistes nâessaient pas : ils montrent tous les deux tous leurs tics, leurs visages dĂ©sespĂ©rĂ©s, leurs slogans et leurs tons de voix qui les ont rendus reconnaissables dans nâimporte quel projet, et une Yolanda Ramos sâajoute qui ne cesse de le confirmer il est la personne la plus drĂŽle dâEspagne. Le problĂšme est que le scĂ©nario veut ĂȘtre plus que sa prĂ©misse initiale (un homme laissĂ© Ă lâautel part en lune de miel exotique avec sa mĂšre) et montrer une connexion mĂšre-fils qui ça ne marche que parfois.
Dans les moments du road trip (le quad trip, lâexpĂ©rience aquatique avec les mĂ©duses incluses, la tromperie pour garder la chambre) brille tout seul. Le charisme des deux protagonistes suffit amplement Ă transformer des scĂšnes qui ne se dĂ©marquent pas par leur originalitĂ© en un refuge chaleureux. Quand on veut ĂȘtre dramatique et donner de grandes leçons sur la maternitĂ© et lâamour, naufrage. Oui, le message final est originale et nĂ©cessairemais pour y arriver nous avons des moments dâintimitĂ© supposĂ©e qui frisent au mieux lâennui (et au pire la gĂȘne).
AĂŻe maman
« Lâamour maternel » ne se contente pas dâĂȘtre un comĂ©die sans consĂ©quence. Sa propre condition le met en colĂšre, et lĂ , il creuse sa propre tombe. Il y a des scĂšnes qui marchent bien (la mĂšre et le fils jouant une sorte de « je jamais »), mais Ă un moment on sent quâil nâa pas fallu prĂšs de deux heures pour raconter cette histoire : lâimportant reste comme anecdotique et lâenseignement final est Ă lâĂ©troit sort de nulle part et ne laisse aucun rĂ©sidu.
Câest, pour nous comprendre, un de ces films dans lesquels un personnage prend une bouffĂ©e sur un joint pour la premiĂšre fois et la prochaine chose que nous voyons est comment il arrive Ă la maison dĂ©truit aprĂšs avoir fait mille choses folles et avoir passĂ© la meilleure nuit de sa vie. A un certain moment, le film se limite Ă rayer des choses de la liste »des choses drĂŽles dans une comĂ©die de voyage en famille », et les relations entre les personnages qui modelaient sur un coup lent une accĂ©lĂ©ration qui nâest pas justifiĂ©e. On va sâembrasser, le troisiĂšme acte doit commencer, allez-y.
Tout cela rĂ©alisĂ© dâune main plutĂŽt fade par paco chevalier et scĂ©narisĂ© par Cristobal Garrido et Adolfo Valor, qui sont beaucoup plus domestiquĂ©s que dans les plus que remarquables âKings of the nightâ. Et le pire de tout, le film lui-mĂȘme vous montre quâil aurait pu ĂȘtre bien meilleur quâil ne lâest.
Carmen Machi dans le pur style Delacroix
Vers le milieu du deuxiĂšme acte, âAmor de madreâ fonde son humour (et le fera jusquâĂ la fin du film) sur deux jambes : lâune, Yolanda Ramos parlant anglais. Deux, Quim GutiĂ©rrez faisant une grimace panĂ©e. Carmen Machi est un peu mise Ă lâĂ©cart et sâattache Ă donner des conseils Ă son fils, prononçant quatre slogans fĂ©ministes de 1995 et dĂ©placer le tracĂ© vers le tiret perforateur jusquâĂ une fin tellement moelleuse et facile quâil nây a mĂȘme pas de bĂąillon final.
Certainement, pour un film sorti le jour de la fĂȘte des mĂšres, sur une mĂšre et intitulĂ© « Motherâs Love » a trĂšs peu de mĂšres (des femmes, en gĂ©nĂ©ral) dans leur Ă©quipe crĂ©ative. Ce script avait besoin dâune retouche de la part de quelquâun qui savait de quoi il parlait pour Ă©lever Mari Carmen et en faire une icĂŽne. Le potentiel amais ils ne lui permettent jamais de briller autant quâil le pourrait.
Au total, les 45 premiĂšres minutes du film reprĂ©sentent une comĂ©die modĂšle, avec de bons gags et la touche dâamertume parfaite pour ne pas dĂ©primer le spectateur mais maintenir la tension chez les protagonistes. Dommage que lâheure suivante tombe dans un puits de lieux communs dâoĂč il ne peut plus se relever. et « lâamour de ma mĂšre » câest mieux plus câest superficiel et combien de jus pouvez-vous tirer du concept « Une mĂšre part en lune de miel avec son fils ». Lorsque vous dĂ©rivez, vous ne savez pas ce que vous faites. Et câest dommage.
Bref
« Lâamour maternel » nâest rien, un film divertissant au dĂ©but et ennuyeux Ă la fin que vous oublierez dĂšs quâil se terminera, avec des Quim GutiĂ©rrez, Carmen Machi et Yolanda Ramos toujours drĂŽles mais qui nâarrivent pas Ă profiter pleinement de leur charisme. Ses moments intimes ne fonctionnent pas et il sâadoucit tellement quâil Ă©limine toute la drĂŽle dâamertume de ses premiĂšres mesures. JâespĂšre que cela fonctionnera pour obtenir plus de femmes en racontant des histoires sur les femmes. 2022: Ce nâest pas si difficile Ă comprendre.
SOURCE : Reviews News
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