‘Alba’ : tout ce qui marche (et ce qui ne marche pas) dans la sĂ©rie addictive qui dĂ©ferle sur Netflix

'Alba' : tout ce qui marche (et ce qui ne marche pas) dans la série addictive qui déferle sur Netflix

😍 2022-07-24 12:31:35 – Paris/France.

Bien que ‘Alba’ ait eu un certain succĂšs pendant son passage sur Antena 3 et Atresplayer, ce n’est que lorsque Netflix l’a incorporĂ© dans son catalogue qu’il est devenu un succĂšs retentissant. Nous vĂ©rifions tout ce qui marche et ce qui ne marche pas dans cette adaptation de la sĂ©rie turque ‘FatmagĂŒl’.

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SuccĂšs : il a un pilote puissant

Il faut reconnaĂźtre que le pilote de sĂ©rie remplit bien sa fonction : attirer votre attention et vous donner envie de plus. ‘Alba’ ouvre plusieurs fronts, non seulement son intrigue principale (qu’adviendra-t-il du personnage d’Alba aprĂšs ce terrible Ă©vĂ©nement ?) mais aussi plusieurs sous-intrigues trĂšs prometteuses au niveau narratif : l’implication du petit ami, le rĂŽle de la femme de son frĂšre, Mercedes comme un personnage sans scrupules


Améliorable : les parcelles sont perdues

Malheureusement, presque aucune de ces parcelles ne se dĂ©veloppe de maniĂšre satisfaisante. L’implication de Bruno est rĂ©solue dans les premiers chapitres et il aurait pu donner beaucoup plus de lui-mĂȘme (peut-ĂȘtre en enquĂȘtant sur les consĂ©quences morales de l’interaction avec ses amis). Le rĂŽle de la femme de Toño n’est important que pour quelques Ă©pisodes et, lorsqu’il tente de se remettre, ses rĂ©vĂ©lations n’ont pratiquement pas le poids dramatique attendu.

Le cas le plus sanglant est celui de Mercedes (Adriana Ozores), un personnage qui promis d’ĂȘtre l’un des plus imprĂ©visibles de la fiction et Ă  la fin il ne fait rien qui nous surprenne vraiment. De plus, son crime (celui qu’il commet Ă  la fin du premier Ă©pisode) n’a aucune pertinence dans toute la sĂ©rie jusqu’à ce qu’il soit Ă  nouveau rattrapĂ© dans l’un des derniers et ce n’est pas aussi choquant qu’il aurait pu l’ĂȘtre.

SuccĂšs : il rend visible un vrai problĂšme

Évidemment, ‘Alba’ est une fiction qui a comme agression sexuelle de l’axe centralcomment cela affecte la vie de la victime, les obstacles sans fin que les femmes continuent de rencontrer pour dĂ©noncer, le cirque mĂ©diatique qui s’organise autour d’elle
 Pas autre chose, mais on peut dire que la sĂ©rie rĂ©ussit rapprocher ce sujet du domaine gĂ©nĂ©ral de maniĂšre comprĂ©hensible pour tous.

AmĂ©liorable : il n’est rĂ©aliste que par moments

Cette patine de rĂ©alisme simulĂ© que voulez-vous donner Ă  l’histoire s’effondre constamment face Ă  des concessions dramatiques Que font-ils dans tous les Ă©pisodes ? Il y a trop de choses forcĂ©es et improbables, de conversations artificielles, de rebondissements tirĂ©s du manga
 Peut-ĂȘtre que la diffĂ©rence entre les deux parties de l’histoire ne serait pas si choquante si elle avait assumĂ© son identitĂ© de thriller dramatique au lieu d’influencer autant dans ce rĂ©alisme qu’il ressent Ă  chaque fois que ces choses arrivent.

Correct : c’est une bonne adaptation

Il faut reconnaĂźtre que ‘Alba’ a su assez bien adapter la sĂ©rie turque qu’elle adapte : ‘FatmagĂŒl’. Il aurait Ă©tĂ© plus facile de prendre l’histoire comme l’original, mais ses crĂ©ateurs Ă©taient clairs sur le fait qu’ils devraient le modifier pour l’adapter au contexte espagnol. Il dispense de tout ce qui n’aurait pas de sens dans ces circonstances (comme le fait que la protagoniste doive Ă©pouser l’un de ses violeurs prĂ©sumĂ©s), baisse le ton et ne cherche pas Ă  copier la production mais chercher votre propre identitĂ©.

Améliorable : parfois ça passe du mélodramatique

Bien que le ton soit beaucoup plus contenu que l’original, il y a certains moments oĂč l’histoire ne peut s’empĂȘcher de dĂ©raper avec des scĂšnes exagĂ©rĂ©es ou des explosions incroyables (la chose Ă  propos des escaliers, la rĂ©action de Toño Ă  la « dĂ©couverte » ou la fin elle-mĂȘme). Des moments qui se heurtent une fois de plus Ă  ce ton dramatique et « rĂ©aliste » et dans lesquels je m’attendais presque Ă  ce que quelqu’un sorte en criant : Merde d’infirme !

Le succÚs : sa capacité à spécifier

Nous comparons Ă  nouveau avec l’original, qui n’a ni plus ni moins que 80 chapitres. ‘Alba’ parvient Ă  compter la mĂȘme chose en 13, renonçant Ă  de nombreuses intrigues et ne prenant que ce qu’il a envie de raconter, en l’adaptant Ă  son propre terrain. De plus, la fin est fermĂ©e, donc cela fonctionne parfaitement comme une mini-sĂ©rie.

Améliorable : tombe dans le redondant

MalgrĂ© l’amĂ©lioration, ce qu’il raconte en 13 chapitres il aurait pu le dire en 10 ou 8. Elle brĂ»le trĂšs vite ses cartouches de complot et le reste c’est pour prolonger la durĂ©e, en rĂ©pĂ©tant encore et encore la mĂȘme chose (combien de fois Alba dit-elle qu’elle ne se souvient de rien ? combien de fois entend-on les justifications des violeurs ? combien de fois rĂ©pĂštent-ils les motivations de CĂ©sar ?).

De plus, la sĂ©rie a un petit problĂšme avec votre horaire interne. Il n’a pas tout Ă  fait trouvĂ© la maniĂšre organique de reflĂ©ter le passage du temps, donnant l’impression Ă  travers les dialogues qu’il n’y a pas de grandes ellipses jusqu’à ce que dans un chapitre quelqu’un dise que des mois se sont Ă©coulĂ©s. C’est quelque chose qui n’aide pas quand il s’agit de se situer dans le rĂ©cit.

SuccĂšs : Elena Rivera est fantastique

La vĂ©ritable dĂ©couverte d »Alba’ est, sans aucun doute, son actrice principale. Elena Rivera nous offre un interprĂ©tation convaincante d’Alba, sans tomber dans le cabotinage et parvient Ă  nous vendre l’histoire tout au long de son dĂ©veloppement. Sans aucun doute, un interprĂšte qui devra garder une trace.

Peut ĂȘtre amĂ©liorĂ© : le dĂ©veloppement du personnage laisse beaucoup Ă  dĂ©sirer

Presque tous les les personnages sont dessinĂ©s un peu maladroitement. A commencer par les agresseurs, quasiment des mĂ©chants d’école. Cela fait perdre de la force Ă  l’histoire car il n’était pas nĂ©cessaire de les rendre bidimensionnels pour que nous comprenions Ă  quel point leurs actions Ă©taient terribles. Jacobo et RubĂ©n auraient pu rester les antagonistes avec un peu plus de nuances (des personnages complexes peuvent ĂȘtre rĂ©alisĂ©s sans justifier leurs actions).

S’il n’y avait encore qu’eux mais c’est ça les autres n’ont pas non plus un grand arc d’évolution et la plupart d’entre eux stagnent dans sa description initiale et ils y restent. Sans oublier des cas comme la copine de RubĂ©n ou le journaliste, qui apparaissent et disparaissent quand il le faut et dont les motivations sont trĂšs mal construites et peu dĂ©veloppĂ©es.

Coup : crochet

Bien qu’elle aurait pu ĂȘtre beaucoup plus courte, il faut reconnaĂźtre que la sĂ©rie jamais ennuyĂ© et c’est l’un de ceux que vous pouvez ventiler en plusieurs jours sans aucun problĂšme. Il a un bon rythme et c’est facile de voir plusieurs chapitres Ă  la fois.

Améliorable : finit par hypothéquer votre local

C’est un peu triste que, malgrĂ© le crochet de sa prĂ©misse, Ă  la fin nou finir par creuser dedans d’une maniĂšre plus intĂ©ressante. Oui, il est clair pour nous qu’un viol est quelque chose d’horrible et l’épreuve que la victime doit traverser, mais cela ne soulĂšve pas de rĂ©flexion plus profonde au-delĂ  d’un basique « c’est mal ».

Le fait est peut-ĂȘtre que la sĂ©rie est avant tout un thriller dramatique et ce qui l’intĂ©resse c’est de donner lieu Ă  des scĂšnes de tension et maintenir l’intĂ©rĂȘt, pas tant approfondir qu’un problĂšme social. Cela est particuliĂšrement visible Ă  la fin, lorsqu’elle se dĂ©tache presque complĂštement de son approche et semble plus intĂ©ressĂ©e Ă  lui donner une fin dĂ©cisive.

Bref : c’est du bon divertissement

MĂȘme s’il est vrai qu’en tant que drame intimiste, la sĂ©rie n’aborde pas tout Ă  fait le sujet de maniĂšre tout Ă  fait satisfaisante (et encore moins en ayant des exemples rĂ©cents aussi intĂ©ressants sur le mĂȘme sujet que ‘Croyez-moi’ ou ‘Ça pourrait vous dĂ©truire’) , ‘Albe’ fonctionne comme un produit de divertissement rapide. Il n’est pas rond et a plusieurs aspects Ă  amĂ©liorer mais, si ce que vous cherchez est une histoire pour vous marathoner et vous divertir plusieurs aprĂšs-midicette mini-sĂ©rie le rĂ©alise Ă  revendre.

SOURCE : Reviews News

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