À l’arrivĂ©e : "Barde" c’est une bande "incertain, trĂšs inconfortable et peut ĂȘtre irritant"

À l'arrivĂ©e : "Barde" c'est une bande "incertain, trĂšs inconfortable et peut ĂȘtre irritant" -HJCK

😍 2022-09-23 18:12:02 – Paris/France.

Le cinĂ©aste, qui le prĂ©sente aujourd’hui dans la section Perlas du festival du film espagnol de San SebastiĂĄn, a dĂ©clarĂ© dans une interview Ă  l’Efe qu’il sait que les Mexicains le recevront d’une maniĂšre diffĂ©rente du reste du monde car « il a de nombreuses lectures et de nombreux dĂ©tails d’histoires, de mythes et de blagues « .

Pour autant, il espĂšre qu’elle sera largement acceptĂ©e car « elle touche Ă  des thĂšmes universels, comme la paternitĂ©, l’adolescence ou la perte d’un enfant, la peur de la mort, la vieillesse d’une mĂšre. ImpunitĂ©, violence, mais aussi cumbia et la vitalitĂ© du Mexique ».

« Bardo » est une sorte de reconstruction Ă©motionnelle de la vie du rĂ©alisateur ressuscitĂ©e Ă  partir d’un alter ego, Silverio Gama (jouĂ© par Daniel GimĂ©nez Cacho) dans un jeu stimulant pour le spectateur, une mise en scĂšne Ă©blouissante, dans laquelle Iñårritu ouvre en canal

Lauréat de quatre Oscars, le réalisateur de « Amores Perros » (2000), « Birdman » (2014) ou « El renacido » (2015), commente son travail le plus personnel. A lire : Laura Mora dépeint à San Sebastiån la violence que traverse la Colombie

Voir ici la bande-annonce de « Bardo »

Interroger.- « Bardo » est un vaste film qui parle de problÚmes qui blessent les Mexicains.

RĂ©ponse.- La fiction peut souvent nuire Ă  la rĂ©alitĂ©, bien plus que la rĂ©alitĂ© elle-mĂȘme -qui, en rĂ©alitĂ©, n’existe pas, car elle est subjective-, mais la fiction exige aussi l’honnĂȘtetĂ©. Et dans ce cas, ce sont des vĂ©ritĂ©s Ă©motionnelles, certaines tangibles, d’autres moins.

A travers des peurs, des rĂȘves, des prĂ©monitions, des expĂ©riences ou des rĂ©flexions, j’essaie de dessiner le sentiment de malaise d’un personnage qui a affaire Ă  une Ă©poque, qui ressent la migration qui s’annonce – la mort -, mais avec un grand sentiment d’incertitude, et c’est de cela qu’il s’agit, de questionner leurs dĂ©cisions.

C’est un film incertain et trĂšs inconfortable, ce qui peut souvent ĂȘtre irritant pour beaucoup de gens. Il parle de la paternitĂ©, de la nation, de tout ce qui fait l’ĂȘtre humain dans sa psychĂ©, dans son subconscient : et un trĂšs gros film, trĂšs insondable, car il touche Ă  beaucoup de points, tellement qu’il peut en ĂȘtre bouleversant.

Q.- ExprÚs ?

R.- Non, c’est fondamentalement fidĂšle au sentiment du personnage, dans ce cas, des sentiments que j’ai pu accumuler au cours des 25 derniĂšres annĂ©es de ma vie, aprĂšs avoir Ă©migrĂ©. Je pense que je partage ce sentiment avec beaucoup de gens qui, comme moi, ont Ă©migrĂ© de leur pays et savent qu’il n’y a pas de retour en arriĂšre, et vous vous retrouvez dans le bardo, au milieu des choses, et ces dĂ©cisions ont de grandes opportunitĂ©s et belles choses et privilĂšges ou non, mais cela a aussi de grands coĂ»ts

Q.- C’est aussi un film trùs politique que les Mexicains vont lire avec d’autres codes.

R.- Naturellement, cela arrivera. C’est un film trĂšs diffĂ©rent pour les «chilangos» qui vivent Ă  Mexico, ou les Mexicains en gĂ©nĂ©ral, il contient de nombreuses lectures et de nombreux dĂ©tails de nos histoires, mythes, blagues intĂ©rieures, qui ne peuvent ĂȘtre compris que localement.

Mais j’ai la foi car cela touche Ă  des thĂšmes universels, comme la parentalitĂ©, l’adolescence ou la perte d’un enfant. La peur de la mort, la vieillesse d’une mĂšre. Ou l’impunitĂ©, la violence, mais aussi la cumbia et la vitalitĂ© du Mexique, c’est une mosaĂŻque, un « guacamole » gĂ©ant.

Q.- Guacamole, une autre image surrĂ©aliste. Avez-vous toujours eu (Luis) Buñuel dans la tĂȘte ? Est-ce votre film le plus « buñuelien » ?

R.- Je souhaite
 Buñuel a dit que le cinĂ©ma Ă©tait un rĂȘve rĂ©alisĂ© et c’est vrai, je n’ai pas fait ce film pour rĂ©affirmer les conventions, mais pour les briser et pouvoir explorer, au sein d’un langage cinĂ©matographique, comme un langage cinĂ©matographique l’expĂ©rience, qui Ă©videmment, provoque toujours.

Mais oui, c’est un film profondĂ©ment politique avec beaucoup d’humour. Je l’ai fait par lĂ©gĂšretĂ© et par le constat qu’on passe du sublime au ridicule tout le temps de notre vie, et ça aussi c’est donnĂ© par l’ñge.

Q.- Quelle a été la partie la plus douloureuse de la réalisation de ce film pour vous ?

R.- La perte d’un enfant, il n’y a pas de mots, mais aussi le dĂ©part d’un pays, la distance, les funĂ©railles et les mariages omis, les amis qui ont les cheveux gris et vous ne vous en ĂȘtes pas rendu compte. Il y a un piĂšge, c’est la nostalgie, c’est pour ça que l’humour est le remĂšde et c’est pour ça que je le dis comme ça.

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SOURCE : Reviews News

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