Table des matières
Jennyfer mise en liquidation judiciaire : une situation critique

La marque française Jennyfer annonce sa mise en liquidation judiciaire en avril 2024 après une période difficile marquée par un redressement judiciaire commencé en juin 2023. Cette décision intervient malgré un plan de sauvegarde de l’emploi déployé récemment.
Contexte et chiffres clés
- Jennyfer, créée en 1984, cible le prêt-à-porter pour les 10-19 ans.
- Mi-2024, elle exploite 220 magasins en France et 80 à l’international.
- Son chiffre d’affaires annuel avoisine 250 millions d’euros.
- Environ 1000 salariés sont affectés.
Processus judiciaire et causes
Après un redressement judiciaire en 2023, la marque avait annoncé son redressement, soutenu par un nouvel actionnaire et un investissement de 15 millions d’euros. Cependant, des difficultés persistantes ont conduit à la demande de liquidation judiciaire effective en avril 2024.
Les raisons avancées :
- Explosion des coûts et inflation rapide
- Baisse du pouvoir d’achat des consommateurs
- Mutations du marché textile
- Concurrence internationale accrue
- Modèle économique devenu intenable
Conséquences sociales
La liquidation menace près d’un millier d’emplois. Un plan de sauvegarde de l’emploi antérieur avait déjà supprimé 75 postes sans fermer de magasins.
Le syndicat CGT note que les salariés ont été informés de la situation le matin même. Il critique la décision, évoquant un contexte brutal et une précarité accrue. Le syndicat réclame un rôle plus vigilant de l’État face à ces suppressions massives.
Stratégie et avenir
Yann Pasco, directeur général depuis début 2024, souhaitait diversifier la clientèle en incluant les 15-24 ans, tout en conservant l’ADN de la marque qui détient 15 % du marché chez les 10-14 ans.
Cette stratégie n’a pas suffi à contrer la crise structurelle d’un secteur de l’habillement en difficulté, comme en témoigne la liquidation récente de Kaporal, autre entreprise française du textile.
Communications officielles

La direction souligne son soutien aux équipes passées, lobant leur créativité et engagement. La CGT dénonce une annonce brutale et appelle à une vigilance accrue de l’État pour protéger les emplois.
Points clés à retenir :
- Jennyfer entre en liquidation judiciaire en avril 2024 après un redressement judiciaire en 2023.
- Plus de 999 postes sont menacés, suite à un premier PSE ayant retiré 75 emplois.
- Principalement causée par la hausse des coûts, la baisse du pouvoir d’achat et la concurrence.
- Stratégie de diversification clientèle insuffisante pour sauver le groupe.
- Syndicat CGT critique la gestion de la crise et appelle à l’intervention de l’État.
Jennyfer Liquidation Judiciaire : Quand un géant du prêt-à-porter chute
La marque Jennyfer, emblème du prêt-à-porter pour les 10-19 ans, est officiellement en liquidation judiciaire depuis avril 2024. Cette décision marque un tournant dramatique pour cette enseigne française fondée en 1984, qui comptait encore mi-2024 près de 220 magasins en France et 80 à l’étranger, générant un chiffre d’affaires de 250 millions d’euros annuels.
C’est un véritable choc pour un groupe qui employait environ 1000 salariés et semblait repartir après un redressement judiciaire entamé en juin 2023. Pourquoi cette liquidation ? Quelles sont les conséquences pour les salariés ? Décryptage.
Le contexte économique : un cocktail explosif
Jennyfer n’a pas tenu face à une tempête économique sévère. L’inflation galopante et l’explosion soudaine des coûts ont mis en péril son modèle économique. La baisse du pouvoir d’achat des consommateurs français a aussi joué un rôle majeur. De plus, la marque subit une concurrence internationale féroce, qui intensifie la pression.
Imaginez : un marché textile en mutation rapide, une concurrence qui ne cesse de se renforcer, et des coûts qui s’envolent sans que les ventes ne suivent. Pour Jennyfer, c’est devenu un « modèle économique intenable », selon la direction. Pas étonnant que le redressement judiciaire, qui débutait en 2023, ait finalement débouché sur une liquidation judiciaire un an plus tard.
De la redressement judiciaire à la liquidation : une chute brutale
En juin 2023, Jennyfer entre dans une phase de redressement judiciaire. Une période difficile mais prometteuse : la marque annonce un investissement de 15 millions d’euros et l’arrivée d’un nouvel actionnaire. La direction affiche même l’espoir d’un renouveau, et tente de maintenir ses opérations en limitant les dégâts sociaux. Un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) supprime alors 75 postes, principalement au siège et dans les entrepôts.
Mais la situation ne s’améliore pas. En avril 2024, la direction annonce la demande de mise en liquidation judiciaire, effective immédiatement. Cela signifie la fin d’une ère et le signe que les espoirs de redressement ont été vains.
Les conséquences sociales : une hécatombe annoncée

La liquidation judiciaire s’accompagne de lourdes conséquences sociales. Près de 999 emplois sont menacés, ce qui représente quasiment la totalité des effectifs de Jennyfer. Ce chiffre fait froid dans le dos. La CGT Services, syndicat très actif, exprime une profonde indignation face à cette annonce qualifiée de « violente et brutale ». Le syndicat critique la collaboration supposée entre la direction et l’État, qui n’aurait pas su garantir une vigilance suffisante malgré les plans sociaux successifs.
Les salariés, désormais plongés dans une grande incertitude, voient leur avenir menacé. Pour beaucoup, c’est une crise personnelle autant que professionnelle. Le dialogue social semble tendu, et la solidarité dans ce contexte devient plus essentielle que jamais.
Une volonté de préserver l’ADN et d’élargir la clientèle
Avant la liquidation, le nouveau directeur général, Yann Pasco, avait présenté une vision stratégique pour tenter de sauver Jennyfer. Il souhaitait « préserver l’ADN » de la marque, très attachée aux jeunes de 10 à 14 ans où elle détient 15 % de part de marché. Mais surtout, il envisageait un élargissement vers les 15-19 ans, voire les 20-24 ans, pour multiplier les opportunités de croissance. Cette stratégie visait à répondre aux évolutions du marché et à capter une clientèle plus large.
Malheureusement, cette approche est arrivée trop tard face à un marché chamboulé par la crise et la concurrence toujours plus sauvage. La liquéfaction judiciaire efface ces espoirs.
Le secteur textile en crise : Jennyfer n’est pas seule
Jennyfer n’est pas la seule victime de ce climat difficile. Fin mars 2024, Kaporal, marque française spécialisée dans le jean, a été placée en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Marseille. Cette liquidation a entraîné la suppression de 280 emplois et l’arrêt immédiat des activités. Ces deux cas témoignent d’un secteur en pleine mutation, où la compétitivité internationale et les contraintes économiques bouleversent profondément les acteurs historiques.
On peut se demander si ces faillites répétées ne devraient pas inciter les pouvoirs publics et les acteurs du textile à repenser en profondeur les stratégies d’accompagnement et de soutien. La transformation digitale, la réorientation vers des modèles plus durables, et une meilleure prise en compte des attentes des jeunes générations pourraient être des pistes.
Communication officielle et appels à la vigilance
Face à la liquidation, la direction de Jennyfer a communiqué avec émotion, saluant « l’engagement, la passion et la créativité » des équipes qui ont accompagné la marque pendant des années. Ce message rappelle que derrière la marque et la machine économique, il y a des femmes et des hommes dévoués, touchés de plein fouet par la crise.
La CGT, de son côté, appelle à une vigilance accrue de l’État. Selon eux, le gouvernement aurait dû intervenir davantage pour éviter cette disparition brutale. Le syndicat se place en défenseur des salariés, pointant l’absence de mesures préventives face à un contexte difficile.
Conclusion : une page se tourne pour Jennyfer
La liquidation judiciaire de Jennyfer illumine cruellement les défis du secteur textile français. Cette faillite illustre l’échec d’un modèle économique qui n’a pas su s’adapter à des conditions difficiles : inflation, hausse des coûts, concurrence féroce et changements de comportements chez les jeunes consommateurs.
Le scénario de Jennyfer est un avertissement pour l’ensemble des acteurs du prêt-à-porter. Rester immobile face à un marché en mutation, c’est risquer de disparaître sans prévenir.
Alors, la grande question : comment les marques françaises pourront-elles se réinventer pour survivre dans un univers aussi impitoyable ? L’avenir dira si l’industrie tirera les leçons du destin de Jennyfer, ou si d’autres suivent le même chemin.
Quels sont les motifs principaux ayant conduit Jennyfer à la liquidation judiciaire ?
La marque fait face à une explosion des coûts, une baisse du pouvoir d’achat, et une concurrence internationale agressive. Son modèle économique est devenu intenable face à ces défis.
Quelles sont les conséquences sociales de cette liquidation pour Jennyfer ?
Près de 999 emplois sont menacés, après un plan de sauvegarde de l’emploi qui avait déjà supprimé 75 postes sans fermer de magasins. Les salariés sont dans une situation précaire.
Quel était le parcours judiciaire de Jennyfer avant la liquidation ?
Jennyfer était en redressement judiciaire depuis juin 2023. Elle était sortie de cette période en juin 2024, avant de demander sa mise en liquidation judiciaire en avril 2024.
Comment la direction justifie-t-elle la liquidation judiciaire ?
La direction évoque l’augmentation des coûts, la baisse du pouvoir d’achat et les mutations du marché textile. Elle souligne aussi la forte concurrence internationale comme cause principale.
Quel rôle a joué le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) avant la liquidation ?
Un PSE a supprimé 75 postes (60 au siège et 15 dans les entrepôts) sans fermeture de magasins. Il visait à limiter les pertes d’emplois avant la décision finale de liquidation.
Quelles perspectives la direction avait-elle avant la liquidation judiciaire ?
Yann Pasco, DG depuis début 2024, voulait préserver l’ADN de Jennyfer et élargir la clientèle aux 15-19 et 20-24 ans, malgré la forte pression économique et sectorielle.